Plusieurs faits sociaux nous semblent chambouler le quotidien des associations:

  • Des formes de vies associatives florissantes naissent par anticipation des horizons écologiques impossibles (dont les effets se font déjà ressentir).
  • L’action des associations à tendance à se réagencer quand elle devient intenable pour celles et ceux qui la mettent en place, du fait de la pression, la marchandisation et l’exploitation économiques des gestes du quotidien.
  • L’association questionne ses fondements (humanistes, sociaux et solidaires, éducatifs et populaires…) quand persistent des dominations genrées, culturelles, techniciennes, en son sein ou dans sa localité.
  • La fragmentation en cours de grands ensembles institutionnels (Services Publics, Education, Santé, Droit…) laisse place à de nombreuses expériences éclatées, dont l’association (opposée à la dissociation) constitue des formes possibles et vivables de relation et d’activité.

La recherche elle-même trouve un espace enfin rouvert en dehors de ses mûrs académiques, puisque l’expérience associative, dont le terrain d’action historique est malmené, a besoin d’intégrer la recherche dans sa transformation. La recherche permet de déconstruire l’inacceptable de l’oppression (conceptuelle, organisationnelle, institutionnelle), de penser à la faveur de ce qui est en train d’émerger (le situationnel, l’expérientiel, l’interstitiel), de se lier à d’autres expériences et de produire des analyses communes.

Ainsi nous souhaitons prendre le temps de la rencontre.

Pour se pencher ensemble sur les expériences vécues :

  • d’un autre rapport au temps (prendre la main sur le calendrier et l’intensité des rythmes du quotidien, agir dans la durée, résister aux urgences imposées de l’extérieur…)
  • d’une autre manière de vivre l’activité (autonomisation, alternatives organisationnelles, répartition plus juste des tâches, approche critique du travail et de l’emploi, désir et sens du faire…)
  • d’une autre articulation des espaces du faire (analyses critiques des séparations aliénantes personnel / professionnel, temps libre / temps contractuel, espace familial / bureau / loisirs…)
  • de tentatives de démasquage des stéréotypes de genre persistants dans le quotidien de l’activité, dans la répartition des tâches, des temps, des espaces, de l’argent, de la parole…
  • de lutte contre des dominations culturelles et techniciennes, qui captent l’expertise et viennent établir de la division horizontale (parcellisation, perte de sens) et verticale de l’activité (hiérarchies implicites, injonctions…)
  • d’ouvertures d’imaginaires qui tentent de voir par delà les simples objectifs économiques de gestion, de management et de survie de la structure (finance, emplois), et de ne pas se limiter aux diverses contraintes formelles ou informelles qui se sont imposées avec le temps comme allant-de-soi
  • d’un autre rapport à la localité (alliances et collaborations extra administratives et transectorielles, en vue de prendre en main les « projets de territoire » gérés d’en haut selon une logique économiste de développement)
  • de tentatives de relations non marchandes et non comptables, de réappropriation du temps et de la réflexion absorbés habituellement par la réponse aux appels à projets, l’évaluation, et autres difficultés de trésorerie
  • de critiques internes vis-à-vis de la solidification de la structure en institution (démarche intégrant l’analyse de l’institutionnalisation propre aux collectifs, la prise en compte des tendances contraires à l’ordre établi dans les groupes, démantèlement des gouvernances délétères, etc.)

Pour ouvrir ensemble des espaces d’analyse de l’expérience, de critique des voies et formes d’activités imposées, de partage de pratiques émergentes :

  • Temps de rencontre autour de l’activité, ses problématiques, ses contradictions, son sens, les désirs et les obstacles…
  • Temps thématiques (travail, genre, territoire…)
  • Entretiens individuels ou collectifs (monographies, entretiens « parcours d’expérience »)
  • Temps d’analyse collective d’entretiens

 

Notre équipe est disponible pour rencontrer votre association / collectif / groupe sur tout le territoire Nouvelle-Aquitaine. Nous intervenons et nous déplaçons gratuitement. Notre envie première est d’ouvrir ensemble des espaces réflexifs pour que les transformations et expérimentations de nouvelles manières de faire puissent se déployer chez les groupes qui les désirent.

Cette recherche-action est subventionnée par le Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine.