Nos recherches prennent plusieurs formes, sans hiérarchie entre elles: des rencontres, des situations, des textes, des journaux, des films, des sons. Elles ont en commun de partir de la parole, du vécu, des manières de dire, de sentir, de penser et de faire des gens, depuis leurs situations. Elles se produisent « avec » et « pendant ». Nous évitons d’écrire « sur » telle ou telle catégorie de population. Nous préférons épauler le mouvement de ce qui surgit, s’invente, se vit et qui cherche un espace de résonance, de mise en commun, à l’encontre de la reproduction sociale.

Nos pratiques de recherche tentent de se fixer là où des formes de vie « autres » émergent, en situation, dans l’expérience, depuis les interstices. Elles côtoient également les zones de friction entre les initiatives qui naissent (parmi les failles, les délaissés, les espaces d’autonomie) et les pouvoirs installés (l’organisation, l’institué, les concepts, l’hétéronomie, les cadres politiques ou entrepreneuriaux). Elles sont attirées par le double mouvement de ce qui émerge d’une part et ce qui s’effondre ou se recompose de l’autre. Puis elles auscultent dans le quotidien habituel de la vie normée (des gens, des groupes, des institutions) ce qui dissone, dévie, lutte.

Nous souhaitons que notre recherche soit action. C’est-à-dire qu’elle permette d’ouvrir des espaces (plus ou moins durables) d’analyse de l’expérience vécue, de critique des voies imposées, de déconstruction des dominations culturelles, techniciennes et sexistes, de partage de pratiques hétérotopiques.